Henri IV aurait souhaité pour le peuple que chaque dimanche il puisse mettre la poule au pot, sous entendu qu'il ait de quoi "béquetter"...
J'ai donc demander, à qui de droit, le célèbre auteur gastronomique Kilien Stengel, de m'éclairer sur cette fameuse poule...qui fut une vraie dinde!
Lisez plutôt!
La Dinde Grasse d’Henri IV
Quelques jours avant la bataille d’Ivry, Henri IV arriva un soir à Alençon et se rendit incognito, accompagné seulement de deux personnes de sa suite, au domicile d’un de ses officiers, qui avait été auparavant l’un de ses plus aînés compagnons d’armes. Mais celui-ci était absent.Sa femme, ne connaissant pas le roi, et croyant avoir affaire seulement à quelques chefs de l’armée, reçut néanmoins ses visiteurs avec le plus aimable empressement, les priant honnêtement à dîner avec sa famille, à la fortune du pot. Le roi, que rien n’amusait tant que ces petites équipées, accepta joyeusement, encore que son aimable hôtesse se soit vue dans l’obligation de lui imposer un convive. Prise au dépourvu pour la préparation de son repas, elle n’avait pu, en effet, dans tout le quartier, se procurer une volaille digne de faire honneur à ses hôtes, lorsqu’un de ses voisins s’était avisé de lui offrir une superbe dinde grasse qui lui restait, mais à la condition expresse qu’il en viendrait manger sa part avec les beaux militaires, qu’elle traitait.
Il en fut donc fait ainsi. Le repas, d’ailleurs, ne laissa pas d’être très gai. Quoique simple bourgeois, le propriétaire de la dinde se piquait d’esprit et se flattait d’être excellent patriote. Il tint le dé de la conversation jusqu’au dessert, éblouissant tout le monde de sa verve et faisant rire le roi aux éclats par sa belle humeur. Puis, soudain, tombant à ses pieds, il s’écria :
— Sire, pardonnez-moi ! Je sais qui vous êtes. Je vous avais reconnu dès votre arrivée. Mais, pour avoir l’honneur d’être assis à votre table, je me suis bien gardé de révéler votre identité, même à mon aimable voisine…
Là-dessus, la dame, effarée, crut devoir, à son tour, se précipiter aux genoux d’Henri IV, qui les fit relever tous deux avec sa bonne grâce habituelle. Et la chronique ajoute que le roi, loin de se fâcher de cette petite mystification, en voulut récompenser l’auteur par des lettres de noblesse, et qu’il lui dit, en le quittant :
— Ventre-saint-gris ! Tu n’es pas un nigaud, mon gaillard ! Aussi, tu seras désormais gentilhomme et, en souvenir de ce bon dîner que tu m’as fait faire, tu porteras ta dinde en pal !…
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