7 févr. 2008

Tunnels et tourmentes

free music


J'ai décidé de troquer, le printemps arrivant, mon épaisse et adipeuse couverture de peau hivernale, contre une plus fine, plus en adéquation avec les propices redoux qui ne sauraient tarder.

Pour ce, l'effort physique est entré dans ma vie, à l'image d'un bélier qui déssouderait la grand porte scrupuleusement férronée d'une forteresse. Non, je n'exagère pas.

Mardi, c'est le Véli'b qui s'est donc imposé comme moyen de transport, afin de sillonner la capitale, du haut vers la gauche d'abord, de la gauche vers le bas ensuite, puis du bas vers le haut à droite pour revenir vers le haut à gauche.
Ce mardi gras prenait alors des allures d'ascétisme, alors que je luttais contre les éléments pluvieux, venteux, et contre la nausée qui m'envahissait sous l'effort.

Réchauffée par un délicieux thé vert jamonais, sustantée par quelques makis bourratifs, je décidais, bien mal m'en pris, devant le déchainement des aléas climatiques, de me rendre chez une bonne Marraine Fée, par le ventre de notre bonne vieille capitale, afin d'y chercher les trésors que ses doigts avaient confectionnés sur ma demande.

Allergique à tant de proximité, trop éloignée du jour, je m'engouffrais dans l'intestin parisien. Je savais, je savais d'avance que je m'y perdrai, je le sais toujours, mais je ne sais jamais comment.

- "Si tu te perds avec ce que je viens de t'expliquer, c'est que tu es vraiment une vraie quiche!" m'a t'il lancé avant de disparaître.

Protégée par les notes de mes mélodies préférées qui résonnaient directement contre mes tympans, je décidais de discrètement croquer mon entourage, en souvenir de l'exploit que je me forçais à réaliser.




Le jeu auxquel j'aime me prêter, lors de ces rares excurtions souterraines, nommer l'individu du nom de la station à laquelle je le croque ou décide de le croquer. C'est ainsi que Madame Champs Elysées Clémenceau, à peine son nouveau patronyme achevé d'écrire, a fait écho aux lourdes et indispensables indications de départ.



- Tu descendras à Champs Elysées Clémenceau!

Trop tard, Miromesnil, pointait déjà...
Vite, il fallait sauter, gravir puis dévaler les nombreuses marches qui me ramèneraient, alors que seuls quatre petits mètres me séparaient de l'autre quai...

Rappelle toi Virginie, tu t'es toujours mélangé les pieds au saut en longueur lors des trois pas réglementaires précédents l'envol...

Sur l'autre quai, j'aperçois un panneau, avec un numéro de ligne qui ne m'est pas étranger, je ne suis plus à ça prêt, revenir sur mes pas serait trop décourageant. L'aventure pour l'aventure...

Je déambulle longuement dans les couloirs puants, je m'installe dans une autre rame.

J'étudie, puis croque mes nouveaux compagnons de route.



Le portable, il est maintenant rare de croiser une oreille sans.

Elle danse, se mue au rythme de All you need is love des Beatlles...c'est drôle comme toute chose peut prendre le rythme de ce qu'on écoute, alors c'est un film qui défile sous nos yeux, tous deviennent acteurs, à leur insue, et moi je me réjouis de cette si belle comédie musicale improvisée!





Je croque toujours le reflet de mon élu, comme cela je peux le dévisager incognito. Il n'y a que les lecteurs de roman qui se laissent prendre sans le moindre soupçon à mon encontre, mais ils ne dévoilent pas tous leurs traits, seules leurs mains représentent alors un réel intérêt.

Autre ligne, plus colorée, je me rapproche de mon point d'arrivée...

Dans l'autre wagon, une superbe éffigie africaine.



Parfaite, elle incarne la beauté, la représentation de ses origines. Elle a du servir de muse à tous les sculpteurs! Je la dessine et l'observe longuement, trop longuement...j'ai encore loupé la station.

Je ne ferai pas demi-tour, Couronne, je ne savais même pas qu'elle existait cette station...sans doute une farce, peut être aura t'elle disparu à mon retour...

C'est par téléphone que la bonne Fée me sortira de ce guépier. Un marché, me voilà happée, bousculée par des boubous multicolores poursuivis de caddies écossais, je n'en ressort pas indemne, 4 kilos de pomme de terre viennent s'ajouter aux deux mangues muries à la chaleur du métro...

Je suis arrivée.





Un bon thé préparé par des doigts de fée fini par me décontracter, Patience est mère de sûreté, me voilà en sécurité...

C'est alors que je réalise que 15 minutes seulement me séparent de mon prochain rendez vous très important situé à 25 minutes de métro...

Je dois être une vraie quiche, mais sans viande s'il vous plait...une quiche végétarienne.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Meu non, tu n'es pas une quiche , tou es oun Grrrrande Arrrrrtiste!

Virginie Gervais-Marchal a dit…

Merciiiiii Brrrrrrridget!
Le compliment me va drrroit au coeurrrr!

Anonyme a dit…

Et bien, que d'aventures à "croquer" ! je m'souviens qu'jaimais bien dessiner les gens et les banquettes en prenant le R.E.R. (plutôt qu' mon vélo) mais ça tremblait tout l'temps... Du coup, certains dessins étaient ratés... MAIS l'immobilité de "mort-vivants" des gens aidait beaucoup à la pose, elle !!!

Bises & amitié à toi, chère Virginie !

Anonyme a dit…

une bonne ouiche
ou on pourrait dire une auiche, mais seuls les qwerty me comprendront

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